De nombreux professionnels de l’immobilier dans le secteur des Bouches-du-Rhône avertissent de la pénurie d’offres locatives ! Cette raréfaction risque d’entraîner une flambée des prix dans la région.
Quel est l’indicateur de cette hausse ?
Réunis par l’Agence Départementale d’Information sur le Logement (ADIL), au sein de L’observatoire Départemental des Loyers (ODL), les professionnels de l’immobilier Fnaim et Unis remarquent que les loyers à la relocation sont à la hausse.
« C’est le prix pratiqué par le propriétaire quand un locataire quitte son logement. Si le loyer demandé augmente, c’est que le marché est sous tension »
Thierry Moallic, Directeur Général, ADIL Bouches-du-Rhône.
À Marseille, Aix-en-Provence, Martigues et La Ciotat, les loyers à la relocation enregistrent une forte hausse, contrairement à d’autres villes comme Arles, Istres, Salon, Aubagne ou Marignane.
La différence entre Aix-en-provence et Arles
On remarque de forts contrastes sur la région. Prenons pour exemple Aix-en-Provence et Arles : le loyer moyen des appartements se situe à 12,6€/m2, alors qu’à Aix-en-Provence la moyenne monte jusqu’à 15,2€/m2 et à Arles 10,7€/m2.
Dans certaines villes litorales, le prix un m2 peut monter jusqu’à presque 17€ en moyenne : Carry-le-Rouet (16,1€/m2), Sausset-les-Pins (16,7€/m2) et Cassis (16,8€/m2).
La différence par quartiers
Dans les grandes villes comme Marseille, on remarque de grosse différences selon les quartiers. Dans le 1er arrondissement en 2021, on enregistrait 11,1€/m2, alors que la moyenne dans le 8ème arrondissement atteignait 13,6€/m2 !
À Aix-en-Provence, les écarts sont également importants sur les petites surfaces. Les loyers des studios peuvent dépassent les 20€ euros/m2 dans le centre et la couronne urbaine, contre 19,4€/m2 pour la périphérie.
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L’impact de la crise sanitaire et pénurie d’offres
En effet, la crise sanitaire suite à l’apparition du Covid-19 aurait fortement impacté la mobilité des locataires.
« Les mesures limitant les déplacements ont freiné les déménagements, ces derniers devant répondre à des motifs impérieux fixés par la loi »
Didier Bertrand, Président, Fnaim Aix-Marseille Provence.
Vient s’ajouter à cela, la pénurie d’offre qui inquiète les professionnels de l’immobilier dans les bouches-du-Rhône.
« Depuis 2020, l’offre neuve s’est raréfiée. Et même si la crise du coronavirus a freiné leur expansion, le développement des locations touristiques type Airbnb a retiré du marché une partie de l’offre locative classique »
Didier Bertrand, Président, Fnaim Aix-Marseille Provence.
Les dirigeants de la Fnaim et de l’Unis pointent tous les deux les effets de la Loi Climat et Résilience qui renforcerait les niveaux de performance énergétique de logements. Cette obligation concerne plus de 8 millions de logements, qui sont considérés comme des passoires thermiques.
« A raison de 15 à 30 000 euros de coût de travaux de mise aux normes, le montant de la facture risque de sortir du marché locatif une bonne partie de l’offre existante »
Nicolas Rastit, Président, UNIS Marseille Provence Corse.
« On va voir arriver sur le marché de la vente des biens qui seront mis à la casse par leurs propriétaires »
Didier Bertrand, Président, Fnaim Aix-Marseille Provence.
Ce phénomène risque d’attirer de nombreux acquéreurs qui sont prêts à miser sur une future remontée des prix de vente.
La solution : produire plus de logements ?
Certaines communes souhaitent régler ces problèmes en mettant en place des mesures d’encadrement de pour les loyers à la relocation, qui ne concernent que 17% du marché dans une ville comme Marseille. Ces mesure s’attaque aux conséquences mais pas à la cause.
L’idéal serait donc de produire plus de logement afin de laisser le marché respirer !